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Affichage des articles du février, 2023

Zone Blanche (2017) série de Mathieu Missoffe

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  Zone Blanche (2017) série d e Mathieu Missoffe                   On a toujours aimé les choses ambitieuses. Les disques ambitieux et les livres casse gueule (ceux de Richard Brautigan ), les plages sonores élastiques et pesantes à la fois (c'est rare) de Tales from the topographic ocean ou la série Twin Peaks (saison 1 et 2). Cela ne veut pas dire qu'on est insensible à la simplicité, loin de là; il ne faut pas oublier d'où on vient mais cela indique le fait que l'ambition est un plus à l'heure d'évaluer la série que j'ai regardé l'année dernière, à savoir Zone Blanche . Indéniablement, Zone Blanche est une série fantastique française ambitieuse. C'est une série qui donne à voir un univers à part. Et on sera sensible à la mise en place de cette univers si particulier qui tranche radicalement avec les séries policières françaises. J'avoue que pour ma part c'est ce qui intrigue au départ plus que l'histoire proprement dite

Mensonges et trahisons (2004) Laurent Tirard

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Mensonges et trahisons (2004) Laurent Tirard                 Il y a comme ça un certain nombre de petits films qui parlent de choses importantes. Vu ma méconnaissance du reste du cinéma international, j'aurais tendance à dire que c'est un peu l'apanage du cinéma français, non?. Bref, Mensonges et trahisons fait partie de ces films là qui jouent sur deux tableaux avec un certain brio. D'un côté, le numéro de funambule d' Edouard Baer à travers ses relations amoureuses et d'autre part son indécision fatale, cette passivité auto destructrice qui lui sera presque fatale. Il va sans dire que c'est la première partie qui est la mieux développée et on prend un vrai plaisir à ces 2/3 du film. Le casting est bon (Marie Josée Croze) , les dialogues soignés, quelques scènes sont même très réussies, je pense en particulier à la scène du repas qui instaure une ambiance que j'aurais bien aimé voir se développer mais ce ne sera pas le cas, la légèreté reprendra

Pink Floyd The early years Devi/ation cd 2 (la B.O. De Zabriskie Point)

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  Pink Floyd The early years Devi/ation cd 2 (la B.O. De Zabriskie Point)                 Pendant très longtemps, vraiment très longtemps, Pink Floyd s'est refusé à sortir des inédits, versions alternatives ou toute autre chose qui n'était pas sur leurs albums studios. C'est la raison pour laquelle, les fans ont contribué à un florissant marché de bootlegs, plus ou moins judicieux, plus ou moins bien enregistrés. On se souviendra de la version cinéma de The Wall avec quelques versions alternatives (dont What shall we do now?, Mother), de certains concerts intéressants comme le BBC Radio Session de 1970 (que l'on retrouve aujourd'hui sur le coffret The Early years), la tournée 72 ou encore des compilations hétéroclites comme la compilation italienne Total Eclipse. Il me semble que la toute première inflexion de la part de Pink Floyd fut la publication de The Wall live (Is there anybody out there?) publié en 2000 et puis tout s'est enchaîné. Les coffrets Dark s

Rewind : Know your enemy par les Manic Street Preachers 2001

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  Critique : Know your enemy par les Manic Street Preachers (2001)               Les Manic Street Preachers ont le don d'en agacer plus d'un. En effet leur engagement politique de gauche et leur succès commercial a fait les choux gras de la presse musicale ( comment peut on être de gauche et riche à la fois?) et on est bien souvent passer à côté, justement, de leur musique. A plus d'un titre Know your enemy est l'album parfait pour entrer (ou pas) dans leur discographie. L'album est trop long, 16 titres et une chanson cachée, toujours le risque du pléthorique sur la qualité, on n'est pas généreux pour rien chez les Manic, des singles excellents risquant d'étouffer tout intérêt pour les autres titres de l'album «Found that soul» ou «Why so sad» ...etc. Ceci dit, évidemment, l'album présente beaucoup de choses intéressantes qui justifient amplement une réécoute attentive. Tout d'abord c'est un album de l'après. Comme le Wish y

The Father (2020) film de Florian Zeller

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  The Father (2020) film de Florian Zeller     Lorsque vient la St Valentin, il est de bon ton d'offrir une rose, de se faire un petit restau ou bien de regarder un film romantique. Je m’apprêtais donc l'autre soir à regarder About time de Richard Curtis (le réalisateur de Love Actually ), un bon film aux bons sentiments dont les anglais nous abreuvent généreusement. Mais, sinon il n'y a pas de critique de The Fathe r, les sous titres du film ne fonctionnant pas, je me suis rabattu sur The Father, un film dont j'ignorais tout si ce n'est qu'il fallait que je le voie pour une raison que j'avais oublié. Justement. Très vite j'ai compris mon erreur puis, plus tard, ma chance. Je pense en effet qu'à priori je n'aurais pas regardé ce film. Et bien sûr, j'aurais eu tort. Cela fait des dizaines d'années que je n'ai pas vu un film aussi poignant et intelligent. L'écriture est si fine que l'on rentre peu à peu dans les méandres d

I come and stand at every door (la connection Hiroshima)

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  I come and stand at every door (la connection Hiroshima)           Parfois vous avez l'impression que tout le monde parle de la même chose, que tout le monde parle d'une même et seule voix. Et pourtant ce n'est pas exactement le cas mais c'est ainsi que vous le comprenez.  Je me suis rendu compte il y a trois semaines que j'avais perdu l'album Blood de This Mortal Coil . Je voulais absolument réécouter certaines interprétations de Caroline Crawley, la chanteuse de Shelleyan Orphan , et rien n'y fit, pas moyen de remettre la main sur le disque. Quelques jours ont passé et je suis tombé par hasard ,je n'y crois pas moi même!, sur un blog qui parlait de l'histoire de la version originale d'une des reprises présentes sur l'album Blood, à savoir I come and stand at every door par les Byrds , en lisant l'article je me suis rendu compte (souvenu) que la version des Byrds était une reprise de Pete Seeger ayant lui même adapté un poème oeuvr

Discovery : Ryūichi Sakamoto 12 (2023)

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  Ryūichi Sakamoto 12 (2023)                 A l'instar de David Sylvian avec qui on le compare souvent, le parcours de Sakamoto est absolument passionnant. Des excès synthétiques de Yellow Magic Orchestra (1978) à 12 aujourd'hui, le parcours a été long et des plus aventureux. Sa discographie a souvent croisé ma route au gré des rencontres mais il m'a fallu longtemps pour attendre avec impatience la sortie de ses disques. Ce fut le cas avec le précédent Async (2017) et avec celui ci, donc. Il va être difficile de retranscrire ce qu'il en est de 12 . En effet, il fait partie de ces disques qui perdent lorsqu'on essaye de les expliquer. Disons simplement qu'il y a douze titres, un par mois, qu'il est question d'épure, de respiration et d'une impression de présence désengagée. En écoutant les morceaux de 12 ces deux dernières semaines, j'ai ressenti qu'il correspondait exactement à ce que l'art à de mieux à donner, donner à voir autre

Rewind Don Juan Demarco (1995) film de Jeremy Leven.

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 Don Juan Demarco (1995) film de Jeremy Leven.                       Quand on en vient à parler de Johnny Depp, on évoque surtout sa filmographie avec Tim Burton, parfois son film The Brave, de temps en temps son rôle dans Donnie Brasco mais pratiquement jamais celui qu'il a tenu dans Don Juan Demarco (1995), film de Jeremy Leven, avec Marlon Brando et Faye Dunaway entre autres. Il y a une raison à ça, Don Juan Demarco à l'air d'un petit film, un petit film inoffensif qui ne sert à rien d'autre que de soulager deux moments d'ennui. Il n'en est rien bien évidemment! On prend en effet beaucoup de plaisir à voir les performances de Faye Dunaway, Marlon Brando (faisant tout pour paraître naturel) et dans une moindre mesure Johnny Depp. Je dis dans une mondre mesure parce qu'au final le personne de Don Juan Demarco même s'il est amusant et finalement assez monolithique, bien que haut en couleurs je le répète. Il y a deux voies à suivre me semble- t-il dans

Revue : La septième obsession : Mondes Parallèles (2023)

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 Revue : La septième obsession : Mondes Parallèles (2023)                       J'ai toujours été fidèle ... aux rendez vous culturels. Les émissions radiophoniques quotidiennes ( Lenoir ), les revues mensuelles ( Starflix , Uncut ), la première diffusion de Arte le samedi soir sur la 7, etc.  J'ai toujours pris un vrai plaisir à l'idée de ces rendez vous, le désir aidant beaucoup je pense au plaisir obtenu. Aujourd'hui, je n'attends plus grand chose, les choses ont changé et c'est pourtant un plaisir de retrouver en kiosque la revue La septième obsession . Il y a toujours quelque chose d'intéressant à découvrir et l'impressionnant name dropping auquel on a droit lors de leurs numéros dossiers nous force à sortir des habitudes et à aller voir, lire de nouvelles choses. Je ris souvent aussi lorsque le langage se fait abscons mais il ne faut pas s'arrêter à ce genre de détails. La revue donne envie de voir et c'est déjà une grande réussite. On ret

Rewind : Thelonious Monk The London Collection: Volume one

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  Thelonious Monk The London Collection: Volume one               J'ai écouté pour la première fois cette musique dans un bus qui me conduisait à Amsterdam en 1994. A l'époque je voulais à tout prix aimer le jazz, comme on veut aimer Zappa ou Dylan, parce que cela fait partie du cahier des charges de tout bon mélomane en herbe. En 1994, j'avais lamentablement échoué. Je n'aimais pas Coltrane, Charlie Parker ou le jazz fusion de Miles Davis. J'avais presque renoncé lorsqu'on m'a donc passé cette cassette. Je n'attendais rien, je reçus tout. Aujourd'hui, je conseille forcément ce disque en particulier à toute personne qui voudrait goûter à la liberté formelle du jazz sans en connaître les codes. Une nouvelle fois, je vais être à court de mots pour expliquer ce qui fait la spécificité de ce disque. Je sais cependant que j'aime la flânerie ludique de Monk, la beauté simple des harmonies, les rebondissements, les entêtements, les chassés crois

Discovery : Critique El encargado (2022)

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El encargado (2022) série argentine de Gastón Duprat et Mariano Cohn.                 Dire que je ne connais presque rien à la production artistique venue d'Argentine serait un pléonasme que nous allons vite évacuer. Je suis pourtant tombé sur cette série par hasard en cherchant des listing de meilleures série 2022. Le pitch de celle ci m'a immédiatement séduit. Eliseo est le concierge d'un immeuble de la haute société de Buenos Aires. Sa relation avec les habitants de cet immeuble est plus que trouble. Je n'en dis pas plus parce que pour ma part il ne m'en a pas fallu plus pour que je regarde cette série. Hormis le principe de départ, qui rappelle un peu Harry, un ami qui vous veut du bien (2000), la série vaut largement le coup d'oeil surtout pour le numéro truculent d'acteur de Guillermo Francella qui joue le rôle de Eliseo. Son rôle apparemment ingrat de concierge lui donne pourtant un pouvoir sur les habitants de l'immeuble qu'on ne soupçon

Rewind : Live from the Bataclan (1995) par Jeff Buckley

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 Rewind : Live from the Bataclan (1995) par Jeff Buckley                       J'ai toujours cru que les mots étaient mes meilleurs amis pour évoquer les choses de l'art et mes pires ennemis pour évoquer les choses du coeur. Aujourd'hui, quand surgit le besoin de parler de la musique de Jeff Buckley en live, je me rends compte qu'ils ont toujours été mes pires ennemis. Il y a 5 ou 6 ans j'ai acheté une biographie de Tim et Jeff Buckley. Le livre m'a suivi tout au long de mes récents déménagements mais je ne me suis jamais décidé à le lire. Comme souvent, j'avais l'impression de savoir à l'avance ce que le livre contenait. Je connais assez bien le parcours de Jeff, moins celui de son père et il a fallu donc quelques années avant que n'ouvre le livre, lise une page au hasard puis légèrement intrigué me décide à le lire pour de bon. Je reviendrai peut être sur ce bon bouquin mais là n'est pas la question, le livre c'est le prétexte car

Discovery : Wonder Wheel (2017) par Woody Allen

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  Discovery : Wonder Wheel (2017) par Woody Allen                           L'avantage d'adhérer jeune à un artiste c'est de ne pas se poser la question du choix. On suit, œuvre par œuvre, tout ce qu'il sort. Il y a ainsi un certain nombre d'artistes dont j'ai suivi aveuglément toute leur production, sans me soucier de ce qu'en disait la critique. Mais parfois, il arrive qu'on se distancie de cette habitude, pourquoi? Parce qu'on est déçu, parce qu'on arrive plus à suivre toute l'actualité culturelle, etc. C'est le cas de Woody Allen. Je suis tombé dans la soupe Allen à 16 ans avec si je me souviens bien avec une rétrospective dans un cinéma de province. Il a fallu suivre deux fils de lecture bien distincts, remonter à la source et suivre la production constante de Allen, peu ou prou un film par an. Jusqu'au point de non retour, cette impression qu'on a fait le tour et que Woody Allen n'a plus rien à nous dire. A savoir Desco