I come and stand at every door (la connection Hiroshima)

 

I come and stand at every door (la connection Hiroshima)

 


 

 

 

 

Parfois vous avez l'impression que tout le monde parle de la même chose, que tout le monde parle d'une même et seule voix. Et pourtant ce n'est pas exactement le cas mais c'est ainsi que vous le comprenez. 

Je me suis rendu compte il y a trois semaines que j'avais perdu l'album Blood de This Mortal Coil. Je voulais absolument réécouter certaines interprétations de Caroline Crawley, la chanteuse de Shelleyan Orphan, et rien n'y fit, pas moyen de remettre la main sur le disque. Quelques jours ont passé et je suis tombé par hasard ,je n'y crois pas moi même!, sur un blog qui parlait de l'histoire de la version originale d'une des reprises présentes sur l'album Blood, à savoir I come and stand at every door par les Byrds, en lisant l'article je me suis rendu compte (souvenu) que la version des Byrds était une reprise de Pete Seeger ayant lui même adapté un poème oeuvre de Nâzım Hikmet. La chanson est l'évocation de la voix d'une jeune enfant rescapée de l'explosion nucléaire de Hiroshima. Les deux versions que je connais bien, celle des Byrds et de This Mortal Coil (chantée par Derdre Rutkowski et pas par Caroline Crawley comme je le croyais) sont poignantes, chacune à sa manière.

La boucle est bouclée à sa manière, je n'ai pas retrouvé l'album des This Mortal Coil mais j'ai appris quelque chose. En débordant, j'ai fini par tomber sur un disque je ne connaissais pas de Caroline Crawley dont je parle ici). Sauf que l'histoire ne s'arrête pas là. Quelques jours après, alors que j'écoutais sans vraiment l'écouter pour la première fois en entier l'album Flood (1999) de Jocelyn Pook, une voix dans les hauts parleurs me tira de ma rêverie. C'est celle de Oppenheimer qui tente d'expliquer son ressenti de la vision de l'explosion de la première bombe nucléaire. Ce monologue chargé de symbolique et d'émotion froide évoque immédiatement pour moi les paroles de I come and stand at every door, la vérité de l'effroi de la bombe nucléaire se situant quelque part entre la candeur désespérée de la jeune fille et la distanciation mythologique du scientifique, ni l'un ni l'autre ne rendant compte exactement de ce qui s'est passé et la vraie terreur est là, dans l'indicible.

Quand tout le monde parle de la même chose, que tout le monde parle d'une même et seule voix.

 


 

 


I come and stand at every door est disponible sur l'album Fifth dimension (1966)

 

La version de This Mortal Coil  est disponible sur l'album Blood (1991).


La chanson Oppenheimer se trouve sur l'album Flood de Jocelyn Pook sorti en 1999 chez Virgin.


Ce blog parle assez bien de l'histoire de la cover. ici

 

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