Discovery : Quiet Life par Japan (1979)

Discovery : Quiet Life par Japan (1979)

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prendre le train en marche mais pas forcément là où on le doit. Tout le monde sait qu'on ne commence pas la discographie de Morrissey par Kill Uncle (1991) mais par le premier disque éponyme des Smiths (1984), on ne commence pas non plus la discographie de John Cale par Fragments of a rainy season (1992) mais par le premier disque du Velvet Underground (1967). On ne choisit pas forcément le moment où on prend le train, l'important c'est de le prendre. J'ai donc pris en marche le train David Sylvian / Japan et consorts le onze mars 1991 dans l'émission de radio de Bernard Lenoir avec un morceau de Rain Tree Crow (le projet de Sylvian/Barbieri/Karn et Jansen)... Vaut mieux tard que jamais en effet et finalement, je ne regrette rien car l'univers de Rain Tree Crow avait plus de chance de capter mon attention que, au hasard, le premier LP de Japan … C'est bon j'avais attrapé la sylvianite, de Rain Tree Crow (1991) à la compilation Everything and Nothing (2000), en passant par Tin Drum (1981) de Japan, Secrets of the Beehive (1987) de Sylvian ou le projet Nine Horses (2007). La discographie complète de David Sylvian est absolument passionnante, j'en reparlerai un autre jour. 

Car aujourd'hui, c'est le tour de Quiet Life de Japan (1979). Celui là, je me l'étais mis de côté pour plus tard et pour des raisons X, Y, Z, je me suis enfin mis à son écoute sérieuse ces dernières semaines. Je pense avoir eu raison d'attendre car la première chose qui saute aux oreilles ce sont les imperfections du disque et c'est justement ce qui en fait son intérêt car pour moi c'est vraiment le disque où Japan (et par conséquent Sylvian) trouve sa voie musicale, un son propre et une ambition à part. Quiet Life est l'héritier de son époque, on lui reprochera quelques synthés qui ont mal vieilli, une filiation par la bande à certains disques précédents (que je ne citerai surtout pas) et une reprise peut être inutile de "All tomorrow's parties" (quoique le charme désuet de ce titre tarde un peu mais finit par faire effet). La réussite du disque c'est selon moi une formule, une voie tracée que l'on retrouvera peu ou prou sur les disques suivants. Une ambiance surtout, des textures sonores très travaillées beaucoup plus évidentes et réussies que les mélodies proposées. La voix! La voix! David Sylvian effectue sur ce disque sa mue et trouve sa voix si caractéristique et unique, cette chaleur contrainte, cette sensualité glacée; on entend déjà les échos de Ghosts ou de Orpheus. L'ensemble du disque est intéressant, certains morceaux sont instantanés (le début de la face A) d'autres résistent un peu puis se révèlent sans prévenir «In vogue» ou «The other side of life». Il y a bien sûr quelques loupés, «Alien» par exemple. 

 


 


 

Bonus : le lien du site Le Rock Le Soir consacré aux émissions de Bernard Lenoir ( https://www.lerocklesoir.com/)

 

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